Premier jour
L'aéroport de Rangoon est tout petit, similaire à celui de Bornholm en fait. Formalités administratives auprès d'employés costumés, peu souriants, directifs et ne parlant pas l'anglais.
Débarque Marine, stagiaire qui elle sourit ; me présente le directeur du centre, trentenaire calme et sympathique. Nous roulons en voiture diplomatique à travers Rangoon, et je me demande quand on arrive en ville. Ils m'expliquent que Rangoon est très étendus, et à part l'hypercentre, se constitue de grandes avenues assez nues et très empruntées reliant les quartiers entre eux.
Nous arrivons au Decent Hotel. Chambre un peu glauque, pas vraiment propre, mais avec salle de bain individuelle. La fenêtre est équipée d'une moustiquaire ce qui me paraît ironique puisqu'elle ne ferme pas totalement.
J'attrape mon sac et suis Marine qui me balade dans le quartier : Saunchaung District, le quartier des indiens, et en général des "peaux plus sombres que la normale". Les rues sont animées, des échoppes ambulantes partout, les réparateurs de voiture affairés, des parapluies pour s'habriter du soleil. Un sol plus ou moins macadamé, sale car il n'y a pas de service de propreté. Les bâtiments sont totalement délabrés, délavés ; ils semblent aussi écrasés que moi par la chaleur. Marine me fait remarquer qu'il fait particulièrement bon pour un mois de mars. Ah.
Les gens me dévisagent. Elle m'explique qu'ici les peaux les plus claires sont considérées comme les plus jolies, et que contrairement à ce qu'on pourrait penser, les birmans n'affectionnent pas particulièrement le blond mais plutôt les cheveux châtains. Je dois donc être un genre de canon pour eux, c'est une bonne nouvelle!...
Je mange un quartier de pastèque découpé en petits morceaux et servi dans un sac en plastique (ce sont des sacs prévus pour et non récupérés des supermarchés!)
Nous nous dirigeons vers l'AF. En ce moment, ils organisent un concours de chant pour les birmans apprenant le français. Ca a l'air assez sérieux, en tout cas les chanteurs se prennet vraiment au jeu, parfois même beaucoup trop!... Nous nous installons sous un arbre et la brise me rafraîchit un peu ; je bois un star cola, au goût proche de la cerise. Je serre des mains à n'en plus finir, tentant de garder en mémoire quelques noms.
Nous retournons à Saunchaung pour trouver un cybercafé. Ils sont tous fermés ; cela fait maintenant une quinzaine de jours que des travaux sont effectués sur les lignes, qui n'ont pas encore été remises en marche. A Rangoon, l'accès à Internet n'est donc jamais garanti, tout comme celui à l'electricité. Elle marche par plage de 6 heures et aléatoirement. Mais il est rare de ne pas avoir d'électricté pendant plus de douze heures, et après onze heures du soir.
Repas à l'Alliance, poisson sauce au poivre, légumes, frites (les meilleures jamais goûtées!!!) crèpe en dessert. Je m'inquiète de ne pouvoir donner de nouvelles en France et le directeur m'autorise à utiliser le téléphone de son bureau pour un bref appel à 5 dollars la minute (oups). J'appelle ma mère et laisse un court message.
Je ne m'éloigne pas trop de Marine et Carine, qui seront mes collègues de travail ; je ne me sens pas le courage de faire quoique ce soit par moi-même.
Cependant l'après-midi avance et je me retrouve seule dans ma chambre à l'hôtel. Je me sens angoisée. Les bruits de la rue sont omniprésents, l'électricité n'est pas encore revenue et je n'ai ni frigo, ni clim, ni télé. Je prends donc une douche froide et me laisse sécher en essayant de deviner ce que peuvent être les tâches disséminées dans la pièce.
Je suis exténuée, n'ayant pratiquement pas dormi en plus de deux jours. Mais pour me mettre dans le rythme horaire locale, je m'interdit de dormir. Aussitôt habillée je fuis ma chambre et rejoins Marine, Carine, Mélanie (de l'AF) et Sébastien (le coloc de Marine). Nous allons à un concert de piano organisé par l'ambassade d'Israël. Concert étrange, entre sérieux et comique. Par trois fois, je m'endors instantanément, sans même m'en rendre compte, et me réveille aussitôt en sursaut.
Je me laisse entraîner dans un restaurant barbecue. Nous prenons un taxi cahotant ou nous montons à 6. A un moment, un barrage : après 6 heures, on ne peux plus passer sur ce tronçon, où habite Aung San Suu Kyi. Le taxi fait donc demi-tour.
Au restau, je goûte la bière locale, la Myanmar, un succédanné de la Stella à 50 centimes de dollars. Puis je tente un suicide aux épices, râté, mais de peu. Je fais passer la salade de poulet pimentée avec du riz.
Ici seront mes premières toilettes à la turc, sans papier, sans chasse d'eau. Seul équipement : une fenêtre, un robinet, une bassine.
Pipi se dit "chouchou" en birman!...
Nous marchons jusqu'au Sporstbar. Ici comme au restaurant, un grand écran pour suivre le foot. Sélections pour la coupe du monde, me dit Iceman, un ami de Carine ; les birmans sont fans de foot bien que leur équipe ne joue qu'en Asie.
Ice est un ancien loubard reconverti dans l'évènementiel musical. Je rencontre plusieurs autres amis des filles. Puis nous montons dans la jeep d'Ice, pour aller en boîte... Je suis assise à l'arrière et profite de la balade et du vent.
Le DJ attendu n'est pas présent mais la musique se danse quand même avec un peu de bonne volonté. J'imagine de toute façon qu'il n'y a pas dix mille façons de passer ses soirées ici (bien qu'on m'ait évoqué le karaoke) et je me défoule comme les autres. (la boîte est CLIMATISEE!) Il paraît que j'ai la côte auprès des birmans, dixit Ice. Je ne m'en rends cependant pas compte car ces derniers sont polis et aucun ne se permet de s'approcher de moi ou de me dévisager éxagérément.
On m'explique que beaucoup des birmanes présentes sont des prostituées. J'avais bien sûr remarqué les quelques nanas qui portent des ceintures au lieu de jupes mais il y en a d'autres qui me semblent tout a fait normales. C'est effrayant!...
Nous sommes raccompagnées à Saunghaung par Ice. A l'hôtel, je fais ma lessive avant d'aller me coucher. Les draps au moins ont l'air propre mais le lit est dur.
Demain je visite une chambre dans une maison tenue par une française.
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2 commentaires:
Coucou ma belle, heureuse de pouvoir prendre de tes nouvelles à travers ton blog que je découvre ce soir ! A te lire, je crois que cette fois-ci, tu le tiens ton vrai grand dépaysement ! Profite bien de tout, ce sont des pays qu'on n'oublie jamais... je t'embrasse, et te lirai fidèlement.
Manuella (marâtre)
HEY juliette ! on a pas pu se voir avant, mais au moins t'a un blog pr donner de tes nouvelles ! tu y reste combien de temps ? Quelles sont tes missions là bas? Je t'embrasse, porte toi bien !
julia
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